Papillon & charançon

Paysandisia archon 🔍 : il s'agit du papillon du palmier, ou bombyx du palmier ou encore castine du palmier. Unique espèce représentante du genre, sa chenille se nourrit du palmier, d'où le terme également de "papillon palmivore" contre lequel Vigipalm® protège. Plus d'information sur le site de l'INPN.


Rhynchophorus ferrugineus 🔍 : il s'agit du charançon rouge des palmiers ou charançon palmiste connu pour les dommages considérables apportés aux plantations de cocotiers. Plus redoutable que Paysandisia archon, il a pris le surnom de "tueur de palmiers". Plus d'information sur le site de l'INPN.

Le papillon palmivore et le charançon rouge ont des modes d'attaque distincts tout en partageant quelques similitudes.

Éléments communs :

  1. Cible : les deux ravageurs s'attaquent aux palmiers, causant des dommages importants pouvant entraîner leur mort.

  2. Larves : les larves (chenilles) des deux insectes se nourrissent des tissus internes du palmier, creusant des galeries qui affaiblissent la structure de l'arbre. 

  3. Impact : les deux ravageurs peuvent causer des dommages irréversibles, pouvant nécessiter l'abattage des palmiers infestés pour éviter la propagation.

Différences :

  1. Mode d'attaque :

    • Papillon palmivore : les femelles pondent leurs œufs principalement à la base des palmes, au niveau des pétioles, avec un organe postérieur appelé ovipositeur ; les larves se nourrissent des tissus tendres du cœur du palmier, causant des dommages internes importants. Seules les larves sont nuisibles

    • Charançon rouge : les femelles adultes pondent leurs œufs à la base des palmes, mais aussi dans les blessures du stipe, en utilisant leur rostre (sorte de "bec") pour perforer les tissus du palmier et y déposer leurs œufs ; les larves se développent à l'intérieur du stipe, détruisant les tissus vasculaires et empêchant la circulation de la sève. Il est plus destructeur que le papillon du palmier car, en plus de ses larves, il attaque également le palmier à l’état adulte.
      En raison de sa forte nuisibilité, la lutte contre le c
      harançon rouge est rendue obligatoire sur l'ensemble du territoire national par l'arrêté ministériel du 25 juin 2019.

  2. Symptômes externes visibles (non exhaustif) :

    • Papillon palmivore : palmes perforées (trous alignés, aspect déchiré), palmes déformées, déviation apicale créant une dissymétrie sur les palmiers solitaires, sciure brunâtre à la base des palmes ou sur le stipe, présence de cocons et de chrysalides et affaissement du cœur du palmier (attaque avancée), et présence de papillons en été.

    • Charançon rouge : palmes affaissées et jaunissement progressif, absence du pinceau central, présence de fibres détachées et de galeries internes dans le stipe, écoulement de liquide visqueux avec une odeur nauséabonde due à la fermentation des tissus endommagés, bourgeon terminal affaibli, présence de larves blanches et de cocons fibreux à la base des palmes et présence des charançons adultes visibles autour du palmier du printemps à l’automne suivant les climats. À un stade avancé, il est possible d’entendre un bruit caractéristique émis par les mandibules des larves.

  3. Cycle de Vie :

    • Papillon palmivore : le cycle de vie est long, avec des larves restant dans le palmier pendant plusieurs mois, jusqu’à 18 mois selon les conditions environnementales.

    • Charançon rouge : le cycle de vie est plus court, de 3 à 7 mois selon les conditions environnementales, permettant une propagation rapide.

  4. Taille adulte : 

    • Papillon palmivore : grand papillon de 8 à 11 cm d'envergure, la femelle étant plus grande que le mâle.

    • Charançon rouge : de 2 à 4 cm de long et de 0,8 à 1,6 cm de large.

Pourquoi les palmiers sont ciblés :

  1. Disponibilité : les palmiers sont couramment plantés dans les zones urbaines formant des îlots de chaleur, les parcs et les jardins, les rendant facilement accessibles aux ravageurs.

  2. Structure et tissus : les tissus tendres et riches en nutriments des palmiers offrent un environnement idéal pour le développement des larves.

  3. Conditions environnementales : les palmiers poussent souvent dans des climats chauds, favorables à la reproduction et au développement des ravageurs.

  4. Absence de défenses naturelles : beaucoup de palmiers manquent de mécanismes de défense efficaces contre ces ravageurs.

  5. Absence de prédateurs naturels. 

  6. Manque d'information : une sensibilisation insuffisante auprès de la population concernant la prévention et la détection de ces ravageurs contribue à leur propagation.

  7. Absence de lutte collective. 

Il est crucial de surveiller régulièrement les palmiers et d'adopter des mesures de contrôle ainsi que des stratégies adaptées pour les protéger contre ces ravageurs destructeurs.